Du Domaine De Paladine

Du Domaine De Paladine Carlin

Carlin

Les méningo-encéphalites non infectieuses du chien regroupent plusieurs aff ections ayant pour caractéristique un dysfonctionnement immunitaire qui provoque une réaction inflammatoire. L’origine de ces maladies reste encore inconnue.

 

 

Les méningo-encéphalo-myélites sont des maladies fréquentes chez le chien . Elles correspondent à une inflammation du système nerveux central susceptible d’affecter le cerveau (à l’origine d’une encéphalite), les méninges (qui définit une méningite) et, plus rarement, la moelle épinière (myélite).

Les principales causes infectieuses peuvent être virales (virus de la maladie de Carré), bactériennes (dont Ehrlichia sp., Leishmania infantum, Borrelia burgdoferi, pour les principales), fongiques (Cryptococcus sp.), parasitaires (migration erratique, le plus souvent) ou impliquer un protozoaire (Neospora caninum plutôt que Toxoplasma gondii, rarement identifié chez le chien depuis deux décennies) . Ces infections doivent être recherchées lors de mise en évidence d’une inflammation du système nerveux central, le traitement étant très différent de celui des formes non infectieuses. Ces dernières regroupent plusieurs affections caractérisées par un dysfonctionnement du système immunitaire qui aboutit à l’entrée ou à l’activation de cellules inflammatoires dans le système nerveux central, normalement protégé par les barrières hémato-méningée et hémato-parenchymateuse. La cause de ce dérèglement reste incertaine 

Plusieurs méningo-encéphalites non infectieuses (idiopathiques) ont été décrites et caractérisées ces dernières années et imposent une revue actualisée, tant sur les données épidémiologiques et cliniques que sur les plans diagnostique et thérapeutique.

Différents termes, souvent histologiques, ont été utilisés pour décrire ces méningo-encéphalites non infectieuses. Initialement, en 1962, le terme histologique de réticulose a été employé puis abandonné, en raison de confusions avec le lymphome, histologiquement proche de ces affections . Plus récemment, deux maladies ont émergé et ont été nommées sur la base de leur aspect histopathologique, la méningo-encéphalite granulomateuse (MEG) et les encéphalites nécrosantes (EN), à fortes prédispositions raciales . Ces dernières regroupent deux sous-types :

– la méningo-encéphalite nécrosante (MEN), décrite chez le carlin, le bichon maltais et le chihuahua, notamment ;

– la leuco-encéphalite nécrosante (LEN), rapportée chez le yorkshire terrier principalement 

Plus récemment, le terme de méningo-encéphalite d’origine indéterminée a été introduit pour regrouper les affections dont le diagnostic histopathologique ante-mortem reste difficile en pratique courante . Les auteurs préfèrent toutefois employer le terme de méningo-encéphalite non infectieuse (MENI) . Sur le plan histopathologique, une encéphalite témoigne de l’inflammation du parenchyme cérébral, une méningite de celle des méninges qui enveloppent le système nerveux central (le cerveau comme la moelle épinière). Rarement, une myélite qui correspond à une inflammation du parenchyme médullaire peut survenir conjointement . Ces termes peuvent se combiner selon la (les) région(s) atteinte(s) du système nerveux en méningo-encéphalomyélite, méningo-encéphalite, méningo-myélite, et encéphalite ou myélite seule. Parce qu’il représente les cas les plus fréquents, le terme méningo-encéphalite est employé dans les publications comme au cours de cet article.

Certaines affections, proches sur le plan clinique ou physiopathogénique, se situent à la frontière de ces méningo-encéphalites non infectieuses. Il s’agit du syndrome du chien trembleur (shaker dogen anglais) et de la méningite suppurative aseptique . La méningite suppurative aseptique est à médiation immune (humorale, impliquant les lymphocytes B), mais elle touche les jeunes chiens (âgés de 6 à 18 mois, en général), souvent de race moyenne à grande (boxer, bouvier bernois, beagle en particulier) et induit quasi exclusivement des signes méningés (fièvre, cervicalgie) . Cela la distingue des MENI.

1 Méningoencéphalite granulomateuse

Épidémiologie

La méningo-encéphalite granulomateuse (MEG) affecte de préférence les chiens de petite race ou de race miniature, comme le west highland white terrier, le yorkshire terrier, le caniche miniature, le chihuahua, etc. . Cependant, elle a été rarement rapportée chez des chiens de grande race (braque de weimar, par exemple) . Certaines études suggèrent une prédisposition des femelles . L’âge moyen d’apparition des signes cliniques oscille en moyenne entre 4,5 et 7 ans, bien qu’ils aient été observés chez des animaux âgés de 6 mois à 13 ans 

Signes cliniques

Les signes cliniques apparaissent généralement de manière aiguë et tendent à s’aggraver avec le temps. Une présentation chronique est possible pour les formes moins sévères (focales notamment)...